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4 novembre 2005

Edito du 4 novembre

Faut il arrêter de parler des banlieues qui flambent à la télé ?

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"Le poids des mots, le choc des photos!" Vous connaissez sans doute ce slogan publicitaire qui est aujourd’hui entré le langage quotidien, et bien c’est justement à cela que sont confrontés depuis maintenant une semaine les journaux télévisés… On l’a entendu tout à l’heure, la nuit en banlieue a encore été agitée avec 400 voitures brûlées et les rédactions des chaînes de télé se posent toutes en ce moment les mêmes questions. Faut il montrer les images des émeutes, et des voitures brûlées, faut il montrer ces courses poursuites entre les casseurs et les CRS ?

Hier après-midi la rédaction de France 2 s’est même réunie pour réfléchir à la façon de traiter ces événements. Hier sur Europe 1, Arlette Chabot nous affirmait : Il n’est pas question de « déserter, mais plutôt de mettre la pédale douce, pour ne pas être des relais d'actions condamnables".

A cela trois raisons. Tout d’abord les risques pour les journalistes eux mêmes. A la télé, quand on va sur le terrain on est au moins trois : un journaliste, un cameraman et un preneur de son, et difficile d’être discret avec une caméra. Il y a 48 heures une équipe de TF1 s’est d’ailleurs faite attaquer et a du laisser aux assaillants sa caméra. Quelques heures plus tard c’est une équipe de France 2 qui a du prendre la fuite, laissant sur place leur voiture qui a été incendiée par les casseurs.

Deuxième raison, l’effet d’entraînement. Aujourd’hui passer au 20h devient un défi ! Les jeunes s’auto persuadent que, plus ils vont mettre le feu à des voitures, plus les journalistes télé viendront et ces ados auront des chances de faire l’ouverture des journaux. Leur banlieue va devenir au centre au centre l’actualité ! C’est une fois de plus l’effet pervers et incontrôlable du petit écran.

Enfin troisième question que se posent en ce moment même les chaînes de télévision, au lieu de montrer les délinquants ne vaut il pas mieux montrer d’autres aspects de la vie en banlieue. Parler des victimes, des gens qui perdent par exemple leurs voitures dans les émeutes, s’ intéresser aux parents qui sont désemparés devant la violence des enfants, et pourquoi pas positiver l’action de des associations dans les banlieues qui tentent de calmer le jeu.

Trois questions. Trois défis pour les journaux télévisés car il faut en même temps continuer à informer et tous les directeurs de l’information s’accordent sur le fait que l’on ne peut pas de toute façon occulter ces événements.

Alors les télés en font elles trop ? Non s’insurge Robert Namias, le patron de l’info de TF1. Il précise : « Quand vous accordez dans un journal télévisé national cinq, six, dix minutes à un événement de cette nature, ça ne me paraît pas du tout excessif par rapport à la réalité".

Vous le voyez la situation dans les banlieues à donc un effet inattendu. C’est une véritable réflexion de fond qui s’est engagée dans les rédactions sur la façon de travailler et sur le poids des images.

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Commentaires
F
J'habite aux Etats-Unis depuis quatre ans. Je suis bien triste de voir que le gouvernement Francais n'a pas du tout reagi aux emeutes qui durent depuis bientot 13 jours! Quelle honte qu'un gouvernement cede aux actions de petits merdeux dechaines. J'ai vraiment honte.<br /> Je ne suis pas raciste, j'ai des amis moi aussi d'origine du monde entier. Mais la, je dis "CA SUFFIT!". Il faut casser le dos de ces jeunes groupes de loups et les faire se soumettre aux lois de la Republique.
T
Lorsque l'on voit avec quel empressement nos médias se font l'écho des violences dans nos banlieues, je suis étonné qu'aucun cerveau ferile n'ait proposé un nouveau concept de "télé réalité" : la "Casseur Academy" !<br /> Avec un professeur de sport (le lancer de pavés, la course pour échapper aux forces de l'ordre...), un professeur de physique-chimie (la conception de bombes chimiques, la fabrication de cocktails molotov...), un professeur de réthorique ("Zy va, nique la Police, Sarko t'es un bouffon"...), un professeur d'expression corporelle (comment se tenir devant une caméra - avant de la piquer, de casser la tête du caméraman & du perchman et de violer la journaliste) et un conseiller artistique (comment porter façon "caillera" le survêt Lacoste, la casquette Tacchini, la basket - pardon, la sketba - Puma et la sacoche Vuitton). Enfin, pour une version "hard" réservée à nos amis hollandais et allemands, je verrais bien un professeur de tir...<br /> "Ande et Molle" n'a qu'à bien se tenir, je prépare également un "Survivor" avec d'un côté des sympathiques "djeunz caillera" et de l'autre de braves représentants des forces de l'ordre.<br /> Putain, l'audience qu'on va faire !
M
a Cosmos , bien sur je voulais ecrire bug, pas blog
H
Je ne vois pas le rapport avec mon commentaire :-(<br /> <br /> Ce qui me pose problème c'est avant tout la couverture médiatique de M. Sarkozy depuis 2002!<br /> <br /> On récolte ce que l'on sème, n'est-ce pas Nicolas ?
P
Non les télés ne doivent pas arrêter de parler des banlieues mais elles doivent faire un vrai travail de journalisme au lieu de chercher soit du sensationnel, soit à tout ramener à des problèmes politicards ou encore à se faire valoir face au ministre de l'intérieur (j'ai rêvé ce que cet interview aurait pu être avec madame Okrent). Les medias ont une VRAIE responsabilité sur la dérive actuelle. Et sur beaucoup dautres choses : quand on connait un sujet, quel qu'il soit, on est affligé de la manière dont il est traité sur les 13 et 20 heures (moins sur les 23 heures : pourquoi ?). La manipulation par l'image quant il s'agit de staracademy, peut importe (quoique ??) mais quand il s'agit de sujets graves de société quel danger ! Rêvons d'un sursaut citoyen et du retour des journalistes "à l'ancienne" (et pas que sur cet incident là) : c'est toute notre société qui s'en portera mieux.
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